Corps étranger propose un univers alternatif dans lequel les éléments coexistant s’unissent et s’opposent dans une logique singulière. Issu d’assemblages hybrides et poétiques d’objets fait main, d’objets usinés obsolètes et de matériaux recyclés, le corpus se matérialise en ce qui s’apparente à des systèmes biologiques improbables en croissance autonome fusionnant à des formes construites que l’on reconnaît, référant notamment au mobilier et à l’architecture.
Intéressée par le concept d’hybridation naturelle et artificielle, je m’attarde à l’idée de coexistence qui s’y inscrit. Dans un monde en mutation où rien n’évolue en vase clos mais sous forme de systèmes d’échanges, cette recherche du potentiel d’altérité nous amène à observer divers phénomènes issus de ces interactions : désordre, anomalie, adaptation et résistance. Le sens de l’œuvre naît de ces mises en relation où formes et idées se contaminent dans des structures à l’équilibre d’apparence précaire. Une métaphore de la force et de la fragilité du vivant qui questionne sa puissance et ses limites. Aussi, une réflexion de notre impact sur notre environnement naturel.
Ce projet fut initié lors d’une résidence d’artiste à l'Institut Européen des Arts Céramiques en Alsace (2019), en collaboration avec la MMAQ.